Mars 2007 - n°7

L’Institut National de Recherche Halieutique (INRH)

En Novembre 1996, l’Institut Scientifique des Pêches Maritimes (ISPM) est devenu un établissement public à vocation scientifique, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Sa nouvelle nomination est alors : Institut National de Recherche Halieutique (INRH).

Les missions qui lui sont confiées se présentent comme suit :
- Evaluation des ressources halieutiques et suivi de leur exploitation ;
- Etude du fonctionnement des écosystèmes marins et littoraux ;
- Surveillance de la qualité et de la salubrité du milieu marin ;
- Essais des techniques de pêche et valorisation des produits de la mer ;
- Evaluation des potentialités aquacoles du littoral national et réalisation des recherches, à même de contribuer au développement de l’aquaculture marocaine.
Et pour réaliser ces missions dans les meilleures conditions, l’Institut s’est organisé en 3 départements scientifiques qui sont eux même subdivisés en unités de recherche et de développement (URD). Chaque URD se compose à son tour de laboratoires. Au total l’INRH compte 9 URD et 20 laboratoires.

Département des Ressources Halieutiques (DRH)

Ce département établit des diagnostics sur l’état des stocks exploités et suit leur variabilité face à la pression de la pêche età la dynamique environnementale.
Il détermine en continu les volumes de la biomasse exploitable et évalue l’impact des mesures techniques de la gestion des ressources halieutiques.

Le DRH se compose de trois Unités de Recherche et Développement (URD) :

1. URD Diagnostic et état d’exploitation des stocks : qui a pour but d’améliorer les connaissances sur la biologie et l’écologie des ressources et sur la biodiversité marine et de faire des diagnostics sur l’exploitation des stocks.
Elle évalue également les potentiels de captures. Les deux laboratoires qui font partie de l’Unité : le laboratoire Suivi des ressources et de leur exploitation et le laboratoire biologie et écologie des ressources.
2. URD Suivi et Observation directe des stocks : constituée elle aussi de deux laboratoires : Labo Prospection des ressources pélagiques et Labo Prospection des ressources démersales, cette unité réalise des campagnes en mer pour le suivi des stocks, évalue les biomasses des ressources halieutiques et élabore la cartographie des ressources halieutiques.
3. URD Bio-statistiques et systèmes d’information halieutique : Les missions de cette URD sont de standardiser et optimiser les systèmes d’échantillonnage, d’enquête et de collecte des données, développer les logiciels et programmes informatiques, compiler et traiter les informations grâce aux labos Approches et méthodologies, Gestion des bases de données et Cartographie.

Département d’Océanographie et d’Aquaculture

Le but de ce département est d’étudier les écosystèmes marins et littoraux et suivre leur évolution afin de quantifier l’impact de l’environnement marin sur la biomasse des ressources halieutiques et de leur distribution. En outre, le département de l’Océanographie et de l’Aquaculture évalue des potentialités aquacoles en vue de la promotion et du développement de l’aquaculture marine et assure le suivi des potentialités algales et conchylicoles des aires-côtières.

Ce département compte deux URD :

1. URD Océanographie : avec ses deux laboratoires (labo Océanographie physique et labo Océanographie biologique), cette unité veille à connaître les fluctuations du milieu marin et leur impact sur la productivité des ressources halieutiques et étudie les sites littoraux à potentiel aquacole.

2. URD Aquaculture et ressources Littorales : s’appuyant sur les laboratoires centraux et les laboratoires d’aquaculture et de ressources littorales des centres régionaux (Agadir, Dakhla, Laâyoune, Nador, Tanger ainsi que le centre spécialisé en aquaculture de M’diq), cette URD procède à l’évaluation des potentialités des ressources littorales, algales et conchylicoles et étudie les aspects biologiques et technologiques des systèmes d’élevage ainsi que la pathologie des coquillages.

Département de la Qualité et de la Salubrité du Milieu Marin

Les activités de ce département visent à préserver la santé des écosystèmes marins et littoraux et protéger la santé du consommateur à travers:

- l’évaluation des contaminants chimiques et l’étude de leurs effets biologiques sur la flore et la faune marines.
- le suivi des niveaux de contamination microbiologique.
- le suivi du phytoplancton nuisible et des phycotoxines.
- le classement des zones de production conchylicole en fonction de leur degré de salubrité.
- l’appui scientifique et technique à l’administration et à la profession.

Deux URD font partie de ce département :

1. URD d’étude des polluants chimiques : elle détermine régulièrement les niveaux et les tendances des polluants chimiques et évalue l’impact biologique des polluants chimiques sur le milieu et les ressources. L’Unité est composée de deux laboratoires : labo Chimie et labo Ecotoxicologie.

2. URD Etude des contaminants biologiques : avec comme missions principales la surveillance de la salubrité microbiologique des produits de la pêche et de l’aquaculture et la surveillance d’apparition des biotoxines et du phytoplancton nuisible, cette URD regroupe

3 Labos : le laboratoire efflorescences nuisibles, laboratoire biotoxines marines et le laboratoire microbiologie marine.

L’INRH compte également, en plus d’un Département Administratif et Financier, un centre de documentation, spécialisé dans les sciences halieutiques, au service des chercheurs et des professionnels et une Division de l’Economie des pêches et une Division de l’Informatique et des systèmes d’Information.

Des infrastructures implantées dans les principaux pôles halieutiques marocains

Dans le but de rapprocher la recherche de son environnement, l’INRH s’est doté de:

• 5 Centres Régionaux : qui exécutent les programmes et les études de recherche halieutique au niveau de leur zone de compétence. Ces Centres sont basés à Tanger, Nador, Agadir, Laâyoune et Dakhla.

• Deux Centres Spécialisés :
- Le Centre aquacole de M’diq a pour mission de promouvoir le développement de l’aquaculture et de ses diverses disciplines (reproduction contrôlée, diversification des espèces, nutrition, ingénierie aquacole, pathologie des poissons et des mollusques…)
- Le Centre de Valorisation et de Technologie des produits de la Mer d’Agadir (inauguré par sa Majesté le Roi Mohamed VI en 2004) est chargé de mener des études et des recherches dans le domaine de la transformation et la valorisation des produits de la mer.

Il s’agit de la valorisation par la création de nouvelles gammes de produits de la mer destinés aux marchés locaux et étrangers, la valorisation des produits dérivés par l’extraction de molécules à haute valeur ajoutée, des analyses qualitatives (chimiques, biochimiques et bactériologiques) des produits frais et transformés, de l’appui à la mise à niveau technique des unités de traitement et de transformation des produits de la pêche…

Un autre centre spécialisé est en cours d’élaboration. Il s’agit du Centre Spécialisé de Technologie des Engins et bateaux de pêche à Laâyoune.

• Un Réseau de surveillance de la salubrité du littoral qui a pour missions :
- d’évaluer les niveaux de contamination biologique (microorganismes, toxines) et chimique du milieu;
- de servir d’un système d’alarme en cas de pollution accidentelle du littoral ou d’apparition de phénomène perturbant l’écosystème littoral ;
- de constituer une banque de données sur la qualité des eaux littorales et à classer les zones conchylicoles et leur degré de salubrité ;
- Appui à la profession.

Ce réseau est articulé autour de 8 stations : Nador, M’diq, Tanger (en Méditerranée), Casablanca, Oualidia, Agadir, Laâyoune et Dakhla (en Atlantique).

• Moyens de Recherche :
- Navires de Recherche : L’INRH dispose de 2 navires de recherche : Al Amir Moulay Abdallah (acquis en 2001) et Charif Al Idrissi (acquis en 1986), qui permettent aux chercheurs d’effectuer les contrôles et les analyses nécessaires pour étayer les résultats de leurs recherches
- Ressources Humaines : Le staff de l’INRH compte 350 personnes dont 150 chercheurs de haut niveau. Le personnel scientifique est pluridisciplinaire et couvre de nombreux domaines de la recherche fondamentale et appliquée.

Coopérations et partenariats de l’Institut

L’INRH a su tisser un large réseau de coopération à tous les niveaux :

Régionale
L’INRH joue un rôle moteur dans des projets régionaux de la FAO, tels que le Programme Nansen, le projet COPEMED, le projet SIPAM… ainsi que dans des projets européens tels que le programme NATFISH, MEDPOL, RAF, le projet GERMA…

National
L’Institut a des échanges scientifiques et académiques avec les universités et les organismes de recherche marocains. Il a également des partenariats avec le secteur privé dans le domaine des pêches et d’aquaculture.

Bilatérale
L’INRH a établi des conventions de coopération avec les institutions homologues des pays amis et leurs agences de coopération de coopération, ainsi l’on peut citer : l’Agence Japonaise de Coopération Internationale JICA (Japon), ATLANTNIRO (Russie), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer IFREMER (France), l’Institut Espagnol de l’Océanographie IEO (Espagne), l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer INSTM (Tunisie), l’Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches IMROP (Mauritanie), le CRODT (Sénégal)…

Multilatérale
L’INRH entreprend une coopération dynamique dans le cadre des organisations régionales des pêches, notamment celles dépendant de la FAO : la CGPM (Commission Générale des pêches en Méditerranée), et le COPACE (Comité des Pêches de l’Atlantique Centre Est).

L’INRH est également actif au sein de l’ICCAT (Commission Internationale pour la conservation des Thonidés de l’Atlantique), du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), de la COI (Commission Océanographique Intergouvernementale) et d’autres organisations internationales.

Depuis 2003, l’INRH préside le Réseau Africain des Instituts de Recherche Halieutique et des Sciences de la Mer (RAFISMER), créé sous l’égide de la conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africains riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT), et assure le secrétariat permanent.

K.BERRAMOU

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