Juin 2008 N°21
Du plomb dans les jouets ? Un contrôle
s’impose
Retsch GmbH
Dr. Andreas Theisen - Marketing et Technique d’application
Une grande partie des jouets vendus sur les marchés américains
et européens est fabriquée en Chine. Or ceux-ci connaissent
de vives critiques en ce qui concerne la qualité au vu de la
présence de matières potentiellement dangereuses, susceptibles
d’aboutir à des actions de rappel et à des réclamations
de dommages et intérêts onéreuses. Plus les cas
signalés sont nombreux, plus les consommateurs hésitent
à acheter des articles venus de Chine, ce qui justifie donc un
contrôle sans faille dans l’intérêt des fabricants.
Depuis l’entrée en vigueur de la directive européenne
RoHS (Restriction of Hazardous Substances), la limitation de l’utilisation
dans les biens de consommation de substances telles le plomb, le cadmium
ou le mercure, est clairement réglementée.
Afin de pouvoir détecter de manière fiable les métaux
lourds dans les jouets, il s’avère indispensable de préparer
des échantillons neutres, adaptés à l’analyse.
Les phases de travail doivent aboutir à des résultats
reproductibles en un minimum de temps.
Procédure de préparation
d’échantillons
Le jouet doit tout d’abord être démonté et
dissocié en différents groupes d’analyse (par exemple
les plastiques triés par couleur, les pièces électroniques,
les raccords filetés etc.) soumis dans un premier temps à
un pré-broyage jusqu’à une finesse d’env.
3 à 4 mm. Pour ce faire, un broyeur tout indiqué est le
broyeur à couteaux haute performance SM 2000 de RETSCH dont les
lames de coupe en métal dur décalées et le puissant
moteur d’entraînement permettent le broyage vigoureux de
mélanges même très hétérogènes.
L’étape suivante consiste en la division représentative
de l’échantillon, par exemple avec le diviseur d’échantillons
rotatif PT 100 de RETSCH qui se distingue par une très grande
précision de division. La fraction d’échantillon
obtenue doit ensuite être finement broyée, le broyeur ultra-centrifuge
ZM 200 s’avérant ici d’une efficacité remarquable.
L’appareil broie l’échantillon vite et en douceur
jusqu’à l’obtention d’une granulométrie
inférieure à 200 µm. Afin d’améliorer
les propriétés de cassure et de ne pas porter préjudice
aux substances très volatiles suite à un échauffement
par friction, il est conseillé de fragiliser la matière
échantillon avec de l’azote liquide ou de la glace sèche.
Dans le document intitulé « Procedures for the Determination
of Levels of Regulated Substances in Electrotechnical Products »
de la Commission électrotechnique internationale (CEI), l’adéquation
des broyeurs RETSCH SM 2000 et ZM 200 pour la préparation de
produits électroniques à des fins d’analyse est
expressément signalée.
Suivant le type de jouet à analyser, les matériaux à
broyer peuvent être, outre des plastiques, des composants électroniques
et des raccords filetés, aussi des échantillons fibreux
(vêtements ou cheveux de poupée, par exemple). Pour leur
préparation, il est ici recommandé d’utiliser un
vibro-broyeur MM 301 qui permet en l’espace de 1 à 3 minutes
de broyer à des fins d’analyse une quantité d’échantillon
jusqu’à 40 ml. Avant d’être mis en place dans
le broyeur, les bols de broyage remplis et vissés doivent avant
tout être préréfrigérés dans de l’azote
liquide.
Tous les broyeurs évoqués dans cet article disposent d’outils
de broyage pour le broyage sans métaux lourds afin d’éviter
tout risque de contamination de l’échantillon lors de l’analyse
ultérieure.
Conclusion
Il faut prévoir un temps de travail d’environ une demi-heure
pour préparer un échantillon de jouet hétérogène.
Les substances toxiques peuvent ensuite être directement détectées
dans la matière solide par analyse par fluorescence X (métaux
lourds) ou par spectrométrie proche infrarouge (plastifiants)
et analysées par spectrométrie AAS ou ICP-MS (pour les
métaux lourds) après dissolution dans une solution appropriée.